Rituels, productivité et travail hybride : Où en est-on dans la Tech ?

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Dans le monde professionnel, au sein des bureaux, les rituels rythment depuis toujours le quotidien des travailleurs. Avec l’arrivée de la Covid, l’activité à distance a perturbé ces habitudes et obligé les entreprises à s’adapter. Dans la Tech, bien avant la crise sanitaire, le mode hybride faisait partie intégrante du fonctionnement des équipes. Nombre d’entre eux échangeaient déjà autrement.

Pourtant, face à un monde de moins en moins structuré, le manque de repères s’accentue fortement pour tous. Et même pour ces travailleurs adeptes de longue date de la communication virtuelle, la quête de nouveaux rituels est devenue essentielle.

Dès lors, maintenir la cohésion et la motivation des collaborateurs se confirme être une préoccupation majeure. Et dans le digital, encore plus qu’ailleurs, replacer l’humain au centre de l’innovation se révèle fondamental pour l’engagement des talents. Cette démarche permet de retrouver du sens, tout en gardant le cap sur les objectifs.

Découvrez comment créer une culture fédératrice, des valeurs et des références communes grâce aux rituels d’entreprise.

Rituels d’entreprises dans la Tech : de quoi parle-t-on ?

Quand on évoque les rituels, en réalité on parle directement des valeurs et de la culture d’entreprise. Pourtant, à l’origine, ces habitudes sont plus ou moins conscientes. Dans le monde du travail, elles permettent, avant tout, de marquer la limite claire entre la vie privée et la sphère professionnelle. Elles ont une fonction sécurisante. Leur rôle est de déterminer des règles rassurantes, mais aussi de donner des indicateurs précis, notamment en termes de temporalité.

Prendre un café en arrivant au bureau, avant de commencer ses taches ou déjeuner avec ses collègues font partie de ces habitudes non formulées. Tacitement, elles fixent le découpage concret d’une journée de travail. Le cadre des activités est naturellement rythmé, la répartition des missions se définit plus objectivement, souvent en fonction de ces « rendez-vous ».

Mais d’autres rituels plus significatifs sont littéralement porteurs de sens. Ils sont même une composante de la stratégie de développement. Leur mise en œuvre doit être en cohérence avec les valeurs de la société, car elles s’inscrivent dans une communication globale. Elle intègre, de fait, la révolution actuelle des modes de travail et des échanges.

Les rituels quotidiens et hebdomadaires, ainsi que la culture d’entreprise ont alors pour mission de définir une véritable identité. C’est à la fois une manière d’établir des règles de vie commune et un élément de communication externe, dans l’esprit « marque employeur ». Bien au-delà des clichés, les rituels ne se réduisent pas aux rendez-vous festifs, au fameux babyfoot ou au non moins célèbre terrain de pétanque…

Ces habitudes, au-delà de créer de la cohésion et des repères nécessaires au bien-être des équipes, sont une source d’attractivité dans un secteur qui en sérieusement besoin. Et dans le temps, elles contribuent à la fidélisation des talents.

Pourquoi la Tech a besoin de rituels d’entreprise

Dans la Tech, même si le télétravail était déjà fréquent, beaucoup de sociétés ont mal vécu l’absence des bureaux durant la crise sanitaire. En effet, souvent perçus comme un repère par les employés et les collaborateurs externes, les bâtiments sont aussi l’emblèmes d’une marque. Ils accueillent naturellement les rituels et participent donc à la culture d’entreprise.

Remettre de l’humain et du sens au travail dans un environnement en perpétuelle mutation

Renouveler les rituels sans forcément les rattacher à la convivialité du lieu d’exercice est donc impératif dans un secteur en proie aux mutations constantes. Ainsi, ils peuvent s’intégrer dans toute la vie de la société et influer sur différents objectifs. Ces pratiques ciblent autant les méthodes de travail que les rythmes et les moyens de se rassembler.

Ils visent toujours plus de cohésion et d’inclusivité, obligeant souvent les entreprises à faire preuve de créativité pour penser « autrement ». Ces repères peuvent alors se matérialiser de diverses façons : formats de réunion inédits, échanges de fonctions le temps d’une journée, team-building, sports collectifs, afterworks…

Même dans la Tech et le numérique, les organisations ont besoin de nouveaux rituels adaptés au mode hybride, pour encadrer plus sûrement leur autonomie. Ces travailleurs souvent en demande de remote work, attendent malgré tout, une consolidation de l’esprit d’équipe.

Cet aspect fondamental pour les talents de l’IT est constitutif de l’engagement. En dépit de leur statut de salarié ou de consultant, ces collaborateurs habitués à évoluer avec des méthodologies de projet ont justement une grande nécessité de cohésion.

Créer un univers propre à l’entreprise pour favoriser la cohésion

Autour des rituels, d’autres éléments renforcent cet esprit de groupe et de solidarité entre les partenaires de l’entreprise. Les manières de vivre ces instants deviennent propres à la société. Chaque structure doit imaginer ses références pour créer un univers commun. Ces environnements sont spécifiques à chaque organisation.

Comme à la maison, les photos de cette « famille » professionnelle viennent, par exemple, remplir les murs pour rappeler aux collaborateurs leurs moments de partage. Mais ces références collectives ne limitent pas à la décoration des bureaux ou aux rituels du présentiel.

Une terminologie dérivée du nom de l’entreprise s’invente dans toute la communication : de la publicité aux habitudes internes. Ce langage propre à la « communauté » constitue un véritable sentiment d’appartenance propice à la coopération et la créativité.

Ainsi, en parallèle des codes officiels, il peut arriver que certaines manières de procéder s’établissent fortuitement pour s’instaurer en rituel par la suite. Portées par l’engouement général, elles se transforment en un signe collectif validé par l’ensemble du groupe. En ce sens, le rituel devient, également, un moyen de valoriser les initiatives des collaborateurs.

De même, il peut se matérialiser en organisant des moments forts de célébration : événements positifs, franchissement d’une nouvelle étape, développement de la cohésion… Dans la Tech, cette reconnaissance est d’ailleurs déterminante pour l’engagement des talents en quête de sens.

Ces instants se révèlent précieux, car ils motivent les équipes autour d’un projet fédérateur. Dès lors, créer des rituels de célébration devient une opportunité pour tous : applaudissements, musique de fête, danse dans l’open-space, etc. Ces moments particuliers redonnent incontestablement du sens au collectif.

univers propre à l'entreprise

Habitudes collectives de travail et rituels ludiques inspirants dans la tech

Dans les rituels d’entreprise, on distingue les partages de travail des moments ludiques. Et parmi les premiers, généralement, ‍ les réunions sont les formats de communication que les collaborateurs apprécient de voir évoluer en priorité.

Réinventer les rituels collectifs de travail pour stimuler les échanges

Hormis la contrainte du travail à distance, ces moments sont souvent jugés trop longs, non inclusifs, peu efficients et… ennuyeux ! Dès lors, réinventer ces échanges peut permettre de rebooster la motivation des équipes, tout en créant un nouvel élan de productivité !

Organiser des réunions en marchant est alors une alternative intéressante, généralement appréciée par les collaborateurs. La sédentarité actuelle n’a fait que s’accentuer pendant la période de pandémie et elle a engendré de profonds dommages sur notre santé. Dès lors, cette possibilité a de quoi séduire tout le monde, même les plus réfractaires aux changements ou à l’activité physique !

La réunion en marchant diminue le stress et stimule les échanges. De plus, elle s’adapte au mode de travail hybride, puisqu’on peut aussi marcher et parler à distance par téléphone. Certes, la prise de notes est supprimée le temps de la rencontre avec ce type de communication. Mais dans le même temps, son report améliore nettement l’attention des participants plus focalisés sur l’écoute que sur la rédaction d’un compte-rendu formel.

Les rituels ludiques boostent la créativité… et la productivité !

Les rituels de groupe plus ludiques ont le pouvoir de laisser libre cours à la créativité des talents. Ils offrent un espace d’autonomie en favorisant les initiatives individuelles. Ils s’appuient sur la nécessité de rendre le temps passé au travail agréable, afin d’être simplement heureux avec ses collègues.

Ces rituels, fonctionnent naturellement, parce qu’ils ont été pensés et instaurés par les collaborateurs eux-mêmes. Conçus sur la base de leurs besoins, ils sont spontanément acceptés et adoptés par tous. Cultiver le rire et les moments de partage devient une ressource précieuse créée en interne pour le collectif.

Loin d’être un détail, ces rituels ludiques participent pleinement à l’engagement des équipes. Parmi ces habitudes, on observe différentes initiatives, principalement portées par les salariés. Parfois, l’organisation de ce type d’activités peut être confiée à un responsable, le CHO pour Chief Happiness Officer. Cet intermédiaire motive le personnel pour s’investir pleinement dans la démarche. Ce rôle s’ajoute à son métier initial ou constitue une fonction à part entière, selon la taille de l’entreprise.

Ainsi, les salariés engagés dans le projet se consacrent à la mise en place de moments de détente. Ils peuvent prendre la forme de challenges basés sur des références populaires comme The Voice, Top Chef, les flashmobs, etc. L’animation d’instants conviviaux se poursuit le plus souvent grâce aux outils digitaux : compte Instagram dédié, playlists, newsletter, etc.

L’objectif est surtout d’insuffler un peu de légèreté et de la bonne humeur, sans pour autant contrarier la concentration des travailleurs. Comme pour le management bienveillant, l’intérêt des rituels sur la productivité doit être une certitude pour les décideurs. Car, indirectement, il est prouvé que ces initiatives contribuent au bien-être des équipes et donc à leur performance.

D’autres idées s’axent sur le partage d’expérience « hors travail ». La finalité n’est pas de s’épancher sans filtre sur sa vie privée. Ces échanges enrichissent en s’appuyant sur la diversité du groupe. En s’intéressant aux passions de ses collègues – voyages, sport, musique, livres, ou même bénévolat – les salariés et les collaborateurs externes entretiennent leur ouverture d’esprit et leur altruisme.

Ces rituels novateurs créent les fondations du « collectif ». Ils donnent du sens aux actions, se soucient du moral et de l’impact de chacun. Ils constituent pour les entreprises de la Tech une véritable force, autant en présentiel qu’à distance. La nomadisation généralisée et les nouvelles formes de travail accentuent de plus en plus la nécessité d’ancrer les rituels dans l’entreprise.

Bien mené, cet ensemble de normes et rites entretient le sentiment profond d’une identité commune et influence les comportements positivement.